Josepha : le féminin sculpté


Josepha expose ses sculptures à Toulouse du 24 au 28 novembre 2009 à la Galerie Daudet



Corps de désir

L'affiche de l'exposition, à la Galerie Alain Daudet à Toulouse du 24 au 28 nombre 2009, était intéressante. Elle montrait la sculpture en bronze d'une femme assise, la "Papoteuse fauteuil", par l'artiste Josepha, (h57x40x45 cm) dans une pose sensuelle, provocante.

Installée dans un fauteuil, jambes croisées, buste de biais, en appui sur un coude, la bretelle de la robe légère ayant glissé dévoilant pratiquement un sein, toisant le spectateur d'un regard direct, assumant l'indécence de la pose.
Le tout fixé dans un bronze de teinte dorée produisant un effet de chair mat ou encore de chair peinte comme font certaines femmes. Un effet de chair venant renforcer la présence de ce corps sensuel.
 
Les lignes obliques des jambes et du buste cadrées par les lignes verticales et horizontales du fauteuil rendant la sculpture très dynamique et donc séduisante à l'oeil.

Instant intime
La bretelle qui a glissé, la pose qui ne serait pas confortable longtemps, l'expression furtive du visage témoignent de l'instant. Comme si l'artiste avait voulu s'approprier ce moment sensuel.

Entre présence et absence
Cette empreinte du corps vivant et du temps dans la matière froide du bronze soulève un paradoxe entre présence et absence. Un paradoxe que l'on retrouve dans certaines oeuvres d'art contemporaines hyper-réalistes comme la statue de Michael Jackson par Jeff Koons en porcelaine, par exemple.
En effet, on a la présence liée au rendu réaliste de certaines parties du corps (cou, épaules, clavicules, effet de chair, expression du visage), juxtaposée à l'absence qu'évoque la froideur du matériau ici le bronze.
C'est comme si le désir de toucher devait rencontrer un mur.

Le "teasing" de l'affiche fonctionnait bien. On avait envie de découvrir le reste de l'exposition et de savoir comment l'artiste interrogeait la sensualité et cette confrontation inerte/vivant.

Un art assez décoratif
Mais l'exposition ne répondait pas à ces attentes. Ce n'est pas le propos de l'artiste. La sculpture choisie pour l'affiche n'était pas révélatrice de sa démarche, démarche à travers laquelle elle fait preuve d'une grande dextérité dans un art assez décoratif qui renvoie, pour les oeuvres en résine, au travail de Nikki de Saint-Phalle.
Les sculptures parlent bien de sensualité et de séduction mais via une beauté féminine "coquine-nette", qu'on peut laisser dans le salon.
D'ailleurs toutes ces femmes qui n'ont pas de culotte, n'ont pas de chatte non plus.

La Papoteuse fauteuil de l'affiche a trouvé acquéreur. Bon choix.

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