Cédric Bouteiller : Trans-médiatique


Cédric BOUTEILLER, artiste français, compose des
œuvres sur le thème de la ville qui se caractérisent par une approche transmédiatique de l’œuvre d’art et du discours sur l’urbain. Il utilise pleinement le potentiel du numérique qui lui permet de réaliser des collages d’un nouveau genre. Il est soutenu notamment par la Galerie Alain Daudet à Toulouse qui lui a déjà consacré deux expositions-vente (début et fin 2011).

Concentré d’ambiance urbaine
L’artiste met en scène la ville. On en retrouve les lignes de force de l’espace urbain : verticales et perspectives. On reconnaît aussi le double rythme du regard dans la ville : celui qui suit les voitures qui passent à toute vitesse et celui des temps suspendus face aux tags, aux enseignes, aux affiches.

Cédric Bouteiller retranscrit un autre élément essentiel de l’espace urbain : le bombardement rétinien d’images. Les images des mass média - télévision, vidéo, publicité, enseignes de marques, photos, cinéma, BD, manga, Cartoon – se mêlent aux artefacts de la rue - tags, graphisme, autocollants de gosses. L’œuvre elle-même est recouverte d’une résine qui lui donne l’aspect « papier glacé » des magazines.

Mais la Ville est une ville fantasmée. L’utilisation du grand angle, prisme déformant, nous la montre de façon emphatique. Les compositions sur Manhattan, symbole de la mégalopole et lieu hautement cinématographique, sont marquantes de ce point de vue.
Et les corps des Super Héros ou les visages des stars, nouvelles icônes urbaines, s’inscrivent dans ces lieux en plan large comme un miroir tendu au spectateur.

Découpage, collage et surimpressions numériques
La fabrication de ces oeuvres réalisées à partir d’une banque d’images consiste en une stratification, avec un effet de couches, de croûte, qui fait apparaître la matière des supports (photo, papier, sérigraphie, affiche, tags, autocollants).
Mais au réalisme du collage, qui renvoie à certaines oeuvres cubistes/dada, s’oppose le côté évanescent de la composition numérique. En effet, les images s’hybrident avec des effets plastiques empruntés à la vidéo : apparitions-disparitions par surimpression, remplissage d’une image par une autre, effets de saturation chromatique, travail sur le noir et blanc et transfert négatif/positif. Cette confrontation de ces deux modes d’assemblage apporte une grande densité à l’œuvre.

Rythme de l’image : une construction qui travaille le regard
La composition est basée sur un système d’oppositions qui fait circuler le regard : les verticales opposées aux courbes des corps et des visages ; les a-plat à la profondeur de champ ; les gros plans aux plans larges ; la fixité au mouvement potentiel ; les images collées mécaniquement aux images trafiquées numériquement ; la couleur et le noir et blanc.
Ce système d’opposition s’apparente en partie au découpage technique cinématographique où l’alternance des largeurs de plans et des plans fixes ou en mouvement maintient l’attention du spectateur. Ainsi on a l’impression dans les œuvres de Cédric Bouteiller, d’un montage filmique télescopé sur la toile.
Des oeuvres à découvrir sur le site de Cédric Bouteiller.

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