Swim fighting


J'ai profité du 8 mai pour aller à la piscine. Idéal, un jour férié, pour aller nager : il n’y a pas grand monde. En effet, connaître les horaires d’une piscine un jour férié relève de la cartomancie et peu se risquent à trouver porte close. On peut s’esbaudir en toute quiétude.

Ainsi, je nageais la brasse tranquillement dans mon couloir d'eau. A côté, dans celui réservé aux palmes et aux nages rapides, il y avait, entre autres, cette fille qui ne nage jamais sans sa planche. « Eh oui, sinon, c’est bien connu, la natation ça muscle les bras. » (En fait, c’est surtout qu’elle ne sait pas nager, à peine mettre le nez sous l’eau). Elle avait élu domicile dans ce couloir élitiste où il suffisait de chausser des palmes (qu’elle agitait mollement en faisant des vagues) pour côtoyer ces athlètes en boxer noir dont les corps galbés semblent fuir les bords de la piscine pendant des heures.


Je nageais donc. A deux ou trois reprises, j’ai bien senti qu’on me touchait le pied, voire qu’on m’attrapait la cheville. Je n’y prêtais pas attention. Le contact humain est important en piscine : sans le vouloir, on se touche, on se tâte, parfois on se donne des coups de pied, on se prend une palme entre deux orteils…
Mais, tout à coup, j’ai nettement senti qu’on me griffait le mollet !

« Quoi ? Je me viens me détendre un jour férié, m’adonner aux plaisirs aquatiques et on me chercherait querelle ?! » Mon sang ne fit qu’un tour. Je sortis la tête de l’eau pour cibler l’ennemi. C’était elle : casaque noir et bonnet phrygien. Elle ne devait pas supporter que le développé des longues jambes dont m’avait dotée Le Créateur, empiétait sur « son » couloir d'eau. Bref, on était dix dans cette piscine mais il n’y avait pas assez de place pour tout le monde !

Je l’avais dans le collimateur. Je continuais à nager, ne la quittant pas des yeux, telle le requin dans les Dents de la Mer. J’attendais le moment propice où je la croiserais de l’autre côté de la ligne d’eau. Avait-elle senti la menace ? Elle s’éloigna des bouées. Qu’à cela ne tienne, je franchis la ligne en sous-marin venant rapidement à sa rencontre pour glisser mes ongles le long de sa cuisse façon "éraflure de carrosserie". Mais, au même moment, je sentis qu’elle enfonçait ses griffes dans ma cuisse. Mais qu’est-ce qu’elle avait comme ongles cette S..... ? Avec ma french manucure, je ne pouvais pas lutter. La prochaine fois, je nagerais avec des poings américains.

Elle abandonnait tout de même le ring préférant patauger dans le couloir adjacent. Match nul et blessures de guerre.

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