A la plage : comment ne rien laisser paraitre

Dans la série : "Vivre en société".

Vous êtes en vacances en bord de mer. A la plage, vous n'êtes pas une adepte du monokini, par pudeur ou parce que vous prétendez préserver un peu de mystère, sachant pertinemment qu'il n'y a pas d'érotisme sans dévoilement...
Par conséquent, vous êtes confrontée à ce problème quotidien : comment se déshabiller et se rhabiller à la plage ?
En fille prévoyante, à votre arrivée, vous arborez déjà votre tenue de bain, ainsi la question ne se pose qu'au moment du départ.

Sur n'importe quelle plage de la Côte atlantique, il y a de grandes chances que les mâles détournent le regard en gentlemen bien élevés, ou bien soucieux de ne pas paraître avoir besoin de quelque chose.
Par-contre, si vous êtes à Marseille, c'est l'inverse. A l'instant où vous vous rhabillez, les gars changent de position et se tournent vers vous, sans même faire mine de peaufiner leur bronzage, mais au contraire, très contents de pouvoir s'installer aux premières loges d'un spectacle qu'ils ne voudraient manquer pour rien au monde.

Donc, pour tromper l'ennemi, il faut ruser.
L'idée, c'est qu'il ne doit pas y avoir de moment de rhabillage. Il faut rendre inexistant ce passage obligé de la vie balnéaire.
Tout va se jouer dans la décontraction.
En effet, la fébrilité de vos mouvements, l'urgence qui transparaîtra de votre attitude quand vos sous-vêtements vous collant à la peau résisteront à vos efforts désespérés de les déployer là où il faut, seront autant de signaux clairs pour l'amateur de chair tapi sur son tapis de plage qui sera alors alerté, tel le caïman à l'affût dans son marécage soulevant une paupière au ras de l'eau.

Non, non. Vous êtes cool : vous êtes en train de vous habiller, mais en fait, vous pourriez, tout aussi bien, être en train de faire un pâté de sable. L'idéal, évidemment, serait d'avoir trois ou quatre bras de plus pour continuer à lire le roman de l'été tout en agrafant votre soutien-gorge...

Si, par mégarde, vous étiez découverte, vous aurez prévu la débauche de dentelle blanche sur peau hâlée qui donnera au moins à la satisfaction de votre voleur d'images, le goût amer de votre départ imminent.

A tester.




Commentaires

  1. Bravo et merci pour ce délicieux moment de lecture délicatement humoristique.
    Moment difficile à vivre sous ces regards impudents mais qui vous donne l'occasion d'une ironie subtile.
    J'en redemande.
    Jo Boyer

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