Couleurs métal par Danielle PATURET
Récemment exposée à Toulouse à la Galerie des Carmes et à l’Espace d’art contemporain, Danielle Paturet a choisi depuis quelque temps de changer de support de peinture. Tout en restant fidèle aux couleurs vives, elle délaisse la toile en tissu pour des plaques de fer, matériau qui lui ouvre les portes d’un vaste champ conceptuel, pictural et symbolique.
De la toile blanche à la plaque noire
Les plaques de fer qu’utilise Danielle Paturet sont à l’état brut. Elles sont découpées dans différents formats puis posées au sol. L’artiste verse de l’eau à la surface et la rouille en altérant le métal, génère des formes, des discontinuités à l’intérieur desquelles va se loger la peinture.
En passant de la toile blanche à la plaque noire, le statut du support est modifié : il ne délimite plus l’œuvre mais la détermine. A l’instar des artistes magdaléniens qui suivaient les formes de la roche pour peindre des animaux magiques, Danielle Paturet exploite les aspérités de la plaque de fer pour donner vie à ses personnages. Le support n’est plus un élément nécessaire et camouflé, il est montré. Le geste est double, entre peinture et sculpture ; on peut parler d’une sorte de bas-relief peint.
Entre fer et peinture
De ce travail polarisé, entre extérieur et intérieur, deux mondes plastiques vont entrer en conversation. D’un côté, les plaques de fer, matière brute et produit industriel, issues de la technologie, sont pourtant transformées par la Nature. Elles sont posées à terre, soumises aux éléments et les formes créées sont en partie le fruit du hasard.
Les plaques de fer rouillées renvoient à une esthétique contemporaine. Matière « chouchou » des architectes d’aujourd’hui qu’illustre, par exemple, le Musée Soulages, ou de sculpteurs comme Richard Serra. La couleur est quasi monochrome, dans des variations de noir mat qui produisent un effet de profondeur, de relief.
De l’autre côté, nous avons de la peinture à l’huile, matière dédiée à l’Art et dont le processus de création est intellectuel et culturel. La facture est naïve, quasi enfantine, les couleurs sont vives, brillantes, savamment disposées en multiples a-plat.
Matrice du Monde
C’est au sein de ce cadre pictural que prennent place les histoires de Danielle Paturet apportant une emphase à son discours sur le monde.
Les plaques de fer représentent la Terre et le monde souterrain. Les formes dans le fer constituent une matrice, une gangue chthonienne pour des personnages ou des immeubles collés les uns aux autres. Le monde naturel d’un côté, les constructions humaines, de l’autre. L’inconnu, l’essence du monde, opposé au monde des apparences.
Ces œuvres sont à l’image de la situation actuelle. Elles semblent résumer la condition humaine : des mégalopoles inextricables, des hommes entassés, vaguement inquiets quant à la pérennité de leur mode de vie et de pensée. Une humanité coupée de son environnement ne réalisant pas que la Terre n’est pas que la toile de fond de ses illusions, mais qu’elle la contient, telle une main gigantesque empreinte de mystère et d’incertitude.
C’est au sein de ce cadre pictural que prennent place les histoires de Danielle Paturet apportant une emphase à son discours sur le monde.
Les plaques de fer représentent la Terre et le monde souterrain. Les formes dans le fer constituent une matrice, une gangue chthonienne pour des personnages ou des immeubles collés les uns aux autres. Le monde naturel d’un côté, les constructions humaines, de l’autre. L’inconnu, l’essence du monde, opposé au monde des apparences.
Ces œuvres sont à l’image de la situation actuelle. Elles semblent résumer la condition humaine : des mégalopoles inextricables, des hommes entassés, vaguement inquiets quant à la pérennité de leur mode de vie et de pensée. Une humanité coupée de son environnement ne réalisant pas que la Terre n’est pas que la toile de fond de ses illusions, mais qu’elle la contient, telle une main gigantesque empreinte de mystère et d’incertitude.
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